Par : Habib Ayeb
La proposition de modification de la loi sur l’héritage vers une égalité hommes/femmes annoncée par la commission Colibe a été reprise par le président de la république. Les débats et réactions ont montré une claire divergence entre ceux qui défendent la proposition au nom de l’égalité des droits et ceux qui s’y opposent au motif que la proposition est incompatible avec la religion.
Au-delà des questions purement religieuses qui ne sont pas de mon ressort, je m’interroge sur les potentiels risques de fragmentation de la terre agricole et donc de disparition du « capital » familial de paysans que l’égalité de l’héritage entre les hommes et les femmes peut engendrer si la nouvelle disposition législative n’est pas accompagnée par un ensemble de mesures qui protègent et consolident la propriété foncière paysanne.
Sans vouloir rentrer dans une discussion approfondie, qui nécessiterait un travail rigoureux de recherche académique sur la base de données détaillées, je me limiterai à quelques éléments de réflexion qui me semblent nécessaires pour dépasser les polémiques.
Je commence par affirmer qu’il n’y a aucun espace au doute dans mon esprit sur le droit à l’égalité totale de l’héritage. Mais ceci ne devrait pas interdire une réflexion sérieuse sur les conséquences objectives d’une évolution si souhaitable.