La charte d’OSAE


“La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires. Elle place au cœur des systèmes politiques et alimentaires les aspirations, les besoins et les moyens de subsistance de ceux qui produisent, distribuent et consomment des aliments, plutôt que les exigences des marchés et des entreprises multinationales.La souveraineté alimentaire accorde la priorité à la production et à la consommation alimentaires locales. Elle développe un modèle de production paysanne durable qui favorise les communautés et leur environnement. Elle donne en outre le droit aux pays de protéger leurs producteurs et productrices des importations à bas prix et elle leur permet de contrôler leur production alimentaire. Elle garantit que les droits d’utiliser et de gérer les terres, les territoires, l’eau, les semences, le bétail et la biodiversité soient aux mains de celles et ceux qui produisent les aliments et non pas sous le contrôle de l’industrie agro-alimentaire. La mise en place d’une véritable réforme agraire est l’une des priorités principales du mouvement paysan.”


  1. OSAE est une structure citoyenne à but non lucratif, inclusive, autogérée et totalement indépendante des partis politiques, des institutions religieuses, des groupes d’influence, des Etats, des sociétés privées, des institutions financières nationales et internationales, des agences de développement et des bailleurs de fonds.
  2. OSAE adhère pleinement aux principes de la souveraineté alimentaire définis comme suit par le mouvement paysan mondial Via Campesina.
  3. L’adhésion à OSAE est conditionnée par la signature de la charte.
  4. OSAE rejette toutes les formes de violences et de violations des droits humains fondamentaux, dont les droits inconditionnels aux ressources naturelles, à hauteur des besoins. L’accès sécurisé et inconditionnels à l’eau potable et/ou d’irrigation, à hauteur des besoin, constitue l’un des droits humains fondamentaux.
  5. OSAE s’inscrit clairement dans l’espace africain, et particulièrement le Nord de l’Afrique, et dans les mouvements sociaux africains qui luttent pour les droits humains aux ressources naturelles et à l’alimentation saine et suffisante.
  6. OSAE considère que la terre et les autres ressources naturelles doivent d’abord servir à nourrir les humains plutôt qu’à accumuler du capital.
  7. OSAE rejette toutes les formes d’accaparement des ressources naturelles par les investisseurs privés, les compagnies agricoles et l’agrobusiness national et international.
  8. OSAE soutient les paysans et les paysannes dans leurs actions individuelles et collectives pour la sécurisation de leurs droits inaliénables d’accès aux ressources naturelles, dont la terre et l’eau, et pour la valorisation de leur travail et de leurs productions.
  9. OSAE reconnait le rôle des paysans et des paysannes et des communautés locales dans la conservation, la reproduction et la valorisation du patrimoine génétique ainsi que de leur savoir-faire local, bases de la souveraineté alimentaire.
  10. OSAE reconnait le droit des paysans et des paysannes de conserver, utiliser, semer, re-semer, échanger, partager et vendre leurs productions y compris les semences produites dans leurs exploitations.
  11. OSAE ne soutient pas la fermeture totale des frontières nationales. Mais OSAE a vocation à lutter et à soutenir toutes les luttes contre les règles édictées par le marché alimentaire et agricole mondial, les accords de libre échange, les grandes organisations internationales, dont l’OMC, les puissances occidentales et/ou les institutions financières internationales (IFI).
  12. OSAE milite pour une agriculture écologique paysanne et familiale durable avec deux fonctions principales : nourrir les humains et préserver l’environnement, la biodiversité et les ressources naturelles.
  13. OSAE milite pour des politiques alimentaires et nutritionnelles et des pratiques agricoles qui favorisent le droit à une alimentation saine et équilibrée.
  14. OSAE soutient tous les peuples et toutes les communautés en luttes pour leurs droits légitimes.
  15. OSAE soutient les mouvements sociaux et les actions de la société civile qui partagent ses principes dans les luttes pour les droits sociaux, économiques, environnementaux et politiques.
  16. OSAE privilégie l’autofinancement, grâce aux contributions de l’ensemble de ses adhérent(e)s mais peut s’appuyer également sur des financements émanant de l’argent public ainsi que sur des financements de bailleurs de fonds dont l’idéologie et les activités n’entrent pas en contradiction avec la présente charte. Le recours au financement par le secteur privé capitaliste ou par les agences étatiques de développement n’est pas envisageable.
  17. OSAE pratiquera la totale transparence de ses financements, de leurs sources et de leur gestion.
  18. OSAE est doté d’une direction chargée de l’organisation et de l’exécution de ses activités. Cette direction est désignée par l’assemblée générale de ses membres. Elle est renouvelée à la fin de chaque mandat qui dure quatre années.
  19. La direction opère en totale transparence. Elle est tenue à rendre compte de ses décisions et activités à l’assemblée générale.
  20. La direction est la seule autorisée à s’exprimer au nom de OSAE et à le représenter auprès des partenaires associatifs et institutionnels tunisiens et étrangers et de la société civile.
  21. Tout membre qui ne respecte pas l’ensemble de ces articles se verra exclu(e) de OSAE.