RECIT

Tigouliane au croisement du Covid.19 et de la sécheresse

Mohamed MAHDITarga-Aide/CRESCAoût, 2020

Introduction

Les collègues enseignants, étudiants et les ami.e.s qui ont connu Tigouliane, seront peut-être déçu.e.s par ce récit. Celles et ceux qui ont aimé Tigouiane en hiver, ne vont forcément pas l’adorer tel qu’il m’est apparu cet été. De Tigouliane vous avez gardé certaines images instantanées. Je les mettrai en boucle, j’en ajouterai d’autres, pour vous raconter le film. J’ai séjourné du 14 au 21 Août 2020 à Tigouliane. J’étais très affecté par l’état de délabrement dans laquelle se trouve le « pays » : Un environnement naturel consternant et un climat social délétère. Croyez bien en l’immensité de ma joie de vous savoir ravis de votre séjour à Tigouliane. Mais sachez que derrière le sourire affiché par les femmes et les hommes de Tigouliane, sourire qui vous a tant émerveillé, se cachent des natures résignées à leur sort et acceptant la fatalité. L’expression usitée Ghayda Youmar Rabbi, « ce que Dieu a ordonné » résume l’état d’esprit des gens. Et c’est de cet état d’esprit, enchâssé dans un faisceau de contraintes et d’espoir que je vais parler.

Nous sommes donc en plein milieu du mois d’août d’une année particulièrement sèche. Il faut bien le préciser, de tels milieux sociaux et naturels ne sont mieux compris et appréciés que considérés dans leurs variations saisonnières, comme dirait Marcel Mauss, et selon que les années de visite et d’observation sont bonnes ou mauvaises. Autre précision, la population qui était éprouvée par plusieurs mois de confinement à cause de la pandémie Covid 19 et des mesures sanitaires, vient tout juste de fêter une Tafaska inédite, sans Bilmawn (Photo 1), ni Ahwach. La sécheresse qui s’est abattue sur le ‘’pays’’ depuis 2013, s’est fortement aggravée gagnant même en intensité. La pluviométrie est des plus insignifiantes cette année. (…)

Abonnez-vous à notre newsletter pour télécharger la publication (Taille du PDF 17.9 MB) :