mai 2020 archives

Incidences de l’investissement foncier agricole sur les sociétés rurales – À propos de « la classe moyenne agricole »

La question du foncier agricole au Maroc est centrale dans les agendas politiques. La dernière stratégie de développement agricole, Génération Verte, projette de mobiliser/valoriser un million d’hectares de terres collectives, les distribuer aux ayant-droits de ces terres et à des investisseurs, dans la perspective de créer une « classe moyenne agricole ». L’intention est d’alléger les disparités sociales dans le milieu rural et instaurer un peu de justice sociale. L’article émet l’hypothèse que ces terres seront prises sur les parties du parcours susceptibles d’être cultivées. La nouvelle législation sur la tutelle administrative facilitera les procédures de leur acquisition. Mais la faisabilité de cette bonne intention est problématique. La mobilisation et la distribution du foncier collectif pourrait-elle être une solution à la question sociale et à la marginalité de la population rurale par la création d’une « classe moyenne agricole » ? L’exemple du développement de l’agriculture saharienne sur des terres de parcours, dans le Sud/Est du Maroc, a produit des résultats tout à fait contraires : consolidant le dualisme agraire, accentuant la polarisation ruraux/non ruraux et renforçant la classe des capitalistes agraire. Des facteurs objectifs, tenant à la diversité et complexité des situations des terres collectives, et subjectifs concernant la catégorie visée pour en faire une « classe moyenne agricole », pourraient se dresser devant la faisabilité de cette bonne intention. Les candidats à cette « classe moyenne agricole » disposent-ils des qualifications requises et seront-ils accompagnés et dotés en moyens financiers, techniques et manageriels pour réaliser des projets agricoles viables et productifs sur les terres qu’on leurs aurait attribuées ? L’espoir et le doute sont permis.

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Food Security in Tunisia: A Need to Move Back to Sovereignty

Since the end of French colonization in 1956, successive Tunisian governments have managed to ensure access to healthy and sufficient food for the vast majority of its citizens. Tunisia has a low level of hunger, with a 2018 score of 7.9 out of 50 on the Global Hunger Index (GHI), and this number has continued to trend downwards. Most Tunisians eat their fill and some even allow themselves luxury food products from time to time. Physical access to something to eat without too much trouble is not the challenge. The question is, given the context of a stagnant economy and high unemployment: at what cost?

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